lundi 31 décembre 2007

Voeux

Jolie période s'il en est que celle des voeux : nous voici animés de belles intentions renouant des liens sociaux ou affectifs, nous rappelant à la mémoire de celles et ceux que nous avions peut-être délaissés ou vers lesquels nous voulons marquer notre attention...
Surprise parfois inattendue lorsque nous découvrons qui nous envoie ses voeux... tant dans le "qui se rappelle à notre mémoire" que dans la forme : habillages étonnants qu'Internet favorise... des diaporamas musicaux, des mises en scène où l'autre tout en vous souhaitant le meilleur se met en scène, projets que l'on élabore à votre intention... La richesse ! ? Mais voilà bien un voeu que je ne me suis jamais formulé...
Expression parfois naïve, générosité parfois convenue, les voeux nous invitent à jouer les bonnes fées et nous voici soudainement témoignant d'irrationalité, de valeurs qui prolongent celles d'un Noël ambigu parce que commercial et de tradition religieuse...
Que souhaitons-nous à l'autre que nous ne souhaitions à nous même ?
Qu'exprimons-nous sinon l'espoir d'un mieux vivre et la trouille phénoménale face à l'avenir ?
Et si je parle des voeux ici, c'est parce que nous montrons bien à quel point nous sommes démunis face à l'incertitude et que notre première réponse est de nous appuyer à la fois sur des valeurs mais aussi des conditions dont nous attribuons grande part à "la chance".
Vous me voyez venir avec mes gros sabots, puisque la sérendipité c'est aussi l'art de fabriquer sa propre chance, la capacité de se mettre en conditions à la fois d'avancer et de rester "open-mind"... pour être capable "de saisir la chance quand elle passera", de reconnaître la bonne idée, de faire la bonne trouvaille...
Il faut encore pouvoir la reconnaître cette chance qui passe, cette bonne idée...
Il en va de l'idée géniale comme du bel amour...
Alors voilà ce que je nous souhaite : une année pleine de belle et bonne sérendipité ou sérendipidité si vous préférez un peu plus de sapidité et puis de l'humaine fraternité, du lien, de l'hyperlien et des rires !

jeudi 27 décembre 2007

la visite de la fanfare

Joli film d'Eran Kolirin, "La visite de la Fanfare" nous montre comment une erreur de destination peut conduire à faire des découvertes inattendues y compris sur soi même et comment la mise à distance d'une langue seconde aux deux groupes favorise ce regard décalé...

mardi 25 décembre 2007

des limites du contrôle

Lorsqu'on dit que "le mieux est l'ennemi" du bien, vouloir s'assurer toujours que tout est conforme à la perfection à la procédure c'est souvent limiter l'efficacité, faire du bruit avec le contrôle sur le service à rendre.
Ce brouillage s'incarne dans la bureaucratie qui pourtant au départ avait pour vocation de rationaliser mais qui par effet d'inflation vient à limiter la limiter de l'usager, la réactivité du bureaucrate...
Une mesure délicate, ce point de bascule à mesurer : ce moment où la nécessaire rationalisation devient envahissante et piège.
D'où la nécessaire acception du flou et la focalisation sur le résultat plutôt que la méthode...
Avec le risque sans cesse de céder à l'arbitraire si une éthique forte ne sous tend pas la démarche.

samedi 13 octobre 2007

implicites

Nous tâtonnons contre les implicites, les trous noirs où nous avançons sans décodeur : comment faire avec ces lexiques spécialisés, ces habitudes ou ces savoirs faire réservés aux "happy few" ? Qu'en faisons-nous, nous les autodidactes forcés d'improviser à moins de nous décourager ?
Je ne comprends rien à cette étrange ergonomie du logiciel, à votre façon de ranger ou d'étiqueter les choses. Ces codes implicites protègent souvent le savant des intrusions novices et masquent peut-être la fragilité de sa pensée ou de sa pseudo science... Mais peut-être aussi , les explorateurs qui se perdent dans ces petits trous noirs du quotidien, pointent-ils du doigt justement l'espace qui manquait à la pensée : se redire, se traduire autrement...
Il faut juste oser désacraliser l'habillage.

samedi 29 septembre 2007

petits problèmes

A chaque fois dans les petits problèmes de la vie, du plus singulier au plus quotidien au plus mathématique, ce qui nous trouble c'est ce brouillage de la pensée où nos réflexes laissent la peur de se tromper prendre le dessus et vrillent nos initiatives et notre capacité à regarder autrement la même question.

vendredi 21 septembre 2007

projection - trous noirs - brain storming

Ce qui est intéressant dans les propositions que l'on énonce lors de la vivifiante confrontation du brain storming , ce n'est pas tant le témoignage d'une expérience ou d'une expertise, une pensée qui s'élance et ose un projet, ce n'est pas tant le choc lumineux des pensées, le recadrage d'une énonciation aux bornes d'un possible rappelé par l'autre, ce cheminement mutuel, ces croisements, ces liens, ces portes entrouvertes, ces possibles et ces impossibles... c'est soudain dans un "eureka" partagé, la trouvaille heureuse, inattendue, la bonne idée du siècle, celle que l'on reconnait immédiatement comme la réponse que l'on cherchait alors que jamais on n'aurait osé la penser...

dimanche 2 septembre 2007

la suggestion automatique

Celle du téléphone portable lors de l'écriture des sms ou celle du traitement de texte...
Lorsqu'écrivant le début d'un mot c'est un autre qui s'approche dans une promiscuité inopinée mais parfois amusante : là, fuse soudain une grossièreté, ailleurs un apparentement terrible.
Si l'oeil n'est pas vigilant le pouce cliquète et valide un message qui doit bien étonner le correspondant.
Cousine de cette écriture automatique d'un autre genre, la dictée vocale provoque aussi de bons amusements.
De même que les propositions du correcteur d'orthographe.
Ces surprises devraient être collectées. A garder en mémoire.

vendredi 24 août 2007

surfer intelligent

A partir de quel moment surfer sur le web n'est pas seulement dériver mais fabriquer de la pensée ? A partir de quel moment la navigation pertinente, inscrite dans une démarche choisie et constructive ne vient-elle pas se laisser aller à dériver, malgré elle, par manque de constance dans l'attention ou parce que c'est simplement irréversible dans cette vastitude ?

Risque du navigateur qui dispose peut-être d'une boussole mais se trouve confronté à un épais brouillard, au bruit des vagues, parfois à la tempête, parfois au seul bruit de ses propres rames dans l'eau et qu'il prenait pour un message ou qui seulement le perturbe ; risque de l'explorateur trop curieux qui s'attarde à regarder de trop près l'iceberg coupant, ou bien à ouvrir cette caisse qui flottait sur la mer d'incertitude et dérivait elle-même... souvenir d'un naufrage antérieur.
Objets retrouvés, mis à la lumière, surprises.

Mais quelles surprises utiles ?

Je partais pour les Indes j'arrive en Amérique.

Signes reliés. Il faudra savoir retrouver le chemin.
Rencontres multiples, il faut savoir interpréter.

On nous dit que bientôt les machines d'Internet sauront interpréter seules à partir d'immenses banques de données et de mots clés collectés à travers le Monde.
Sur quel objet s'appuiera alors ma pensée ?
Peut-on tenir sa pensée en marchant sans cesse dans un univers instable, flottant, mouvant, changeant ?

mardi 21 août 2007

L'oeil et le bon

J'avais un oncle qui disait qu'il fallait toujours regarder devant ses pieds dans la rue et qu'ainsi, on pouvait souvent trouver de la monnaie ou des billets perdus par autrui.
Ce faisant, il tombait sur de nombreux objets imprévus qui l'engageaient parfois dans des projets inattendus dont le premier était le plus souvent de repasser au même endroit...

dimanche 19 août 2007

petits papiers et post it

Des petites papiers, des post-it, des mémos, des carnets, des cahiers, des agendas...
Je continue d'avoir recours à différents types d'écrits...
J'y écris selon le besoin au crayon, avec des couleurs, des surligneurs...
Parfois des tableaux, des schémas, des dessins ou des organigrammes...
L'informatique ne me satisfait pas pleinement à cet égard. Ses outils sont encore lourds ou univoques, peu souples ou rapides. Ils communiquent souvent plus qu'ils n'aident à réfléchir et contiennent nombre de parasites...
La pratique du "tag" par exemple s'oppose un peu à ma volonté d'organiser, différencier...
Réflexe cartésien, peut-être réducteur mais j'ai besoin de trier et prendre mes repères.
Je n'aime guère les strates, les empilements. Je préfère les tableaux et les affiches aux classeurs fermés.
C'est peut-être contradictoire avec le souci de classer ou d'organiser.
Mais tous ces documents ces prises de notes tendent à envahir. Combat entre ordre et désordre. Je crée du désordre pour tenter d'organiser et de penser ma pensée.
Leur statut à ces écrits est souvent provisoire voire aléatoire lorsqu'ils sont portés sur de trop petits papiers, gribouillés dans l'urgence...
Pourtant, ils sont souvent posés non seulement pour mémoire mais pour être reliés ensuite au fil de la réflexion, de l'association d'idées.
La douche comme le métro sont des lieux propices au surgissement d'idées, de pistes à explorer, d'essais à mener... avec l'ennui que ces lieux ne sont guère favorables à la prise de note. Peur d'oublier. Précipitation. Sortir. Se poser. Trouver un crayon. C'est trop tard. Fulgurance ? J'ai oublié.
Ou pire encore, formule surgie qui retrouvée plus tard deviendra niaise ou banale. C'était bien la peine de courir.
Ces petits papiers sont-ils des TOC qui traduisent la crainte doublier parmi "tout ce qu'il y a à penser ?".
Un tri d'usage s'opère pourtant et la poubelle finira par gagner. Papier gâché.
A moins que, plus drôle encore, une opération d'enquête intime ne contraigne à tenter de décrypter ce que ce petit papier collé a voulu dire et ce qu'il voulait engager...
De quoi je me parlais ? de quoi je me pensais ?

samedi 18 août 2007

Mise à jour du site

Mise à jour du site avec une maquette plus lisible.
Article "enquête" sur "sérendipidité" ou "sérendipité" ? Un débat ouvert...

dimanche 12 août 2007

ouverture

Création ce jour du blog en relation avec le site sérendipidité.fr

samedi 21 juillet 2007

Sérendipidité et résilience

Dans son désormais célèbre "les vilains petits canards" (Odile Jacob 2001-2004) Boris Cyrulnik évoque la résilience et emploie une métaphore très intéressante :"La résilience, c'est l'art de naviguer dans les torrents. "B. Cyrulnik évoque les traumas et blessures, la "cascade de meurtrissures". "Un trauma a bousculé le blessé dans une direction où il n'aurait pas aimé aller". "Dans cette métaphore de l'art de naviguer dans les torrents, l'acquisition de ressources internes a donné au résilient sa confiance et sa gaité. "Où l'on voit un but, des circonstances, un contexte, un ou des accidents "de vie", une expérience qui permet (ou pas) un processus dit de "résilience"..."Ce qui ne te tue pas te rend plus fort" dit la maxime. La résilience est souvent favorisée par une rencontre opportune et probablement une disponibilité de l'esprit. "l'art de naviguer sur les torrents" "l'art de surfer sur le web"dit-on par ailleurs , "art de faire des découvertes heureuses par hasard" dit une définition de la séréedipidité dans le domaine de la recherche documentaire...
Ne nous leurrons pas sur ce terme "d'art" que d'aucuns présenteront comme une aptitude qui serait plutôt une capacité construite au fil des expériences dans un contexte donné,capacité qui conduit à une attitude.La sérendipidité c'est aussi l'art de reconstruire une histoire à partir d'indices.
Le résilient se construit une histoire à partir de souvenirs qu'il articule entre eux non pas pour restituer la vérité historique, mais pour se construire une histoire acceptable qui puisse le renforcer... sans le rigidifier pour autant car le vrai résilent comme celui qui sait faire preuve de sérendipidité, intègre l'idée d'incertitude avec une forme de "pessimisme jubilatoire" qui en réalité engage à l'action, à la compréhension du Monde et à la vie.

vendredi 20 juillet 2007

pensées et questions

1 Du désordre dit "fécond" faut-il penser que le désordre est nécessaire à la sérendipidité ?
2 La sérendipidité qui connecte et relie des indices que l'on n'aurait pas a priori associés, est-elle subversive ?

inspiration

Le poète qui assemble des mots et provoque la surprise d'une image, l'inventeur de jeux de mots qui les associant allume une évocation inattendue ne font -ils pas preuve de sérendipidité ?
Le romancier ou l'écrivain qui dans son chemin d'écriture soulève la pierre d'un souvenir oublié et de page en page suggère en nous un état psychologique inattendu, une idée nouvelle, ose un supposé qui ouvre une porte inattendue en nous, ne fait-il pas preuve de sérendipidité ?
L'inspiration, état étrange, connecte une alliance entre un mental disponible, un environnement favorable, des synapses qui frétillent et allument de rebond en rebond, de lien en lien, ce "surf" de la pensée, cette pensée qui soudain nous échappe en mélangeant les eaux de son fleuve de souvenirs, de molécules sapides, de métaphores colorées...
Pensée fugace qu'il faut saisir au bond sans la congeler.
20/07/07- Vincent Breton