samedi 21 juillet 2007

Sérendipidité et résilience

Dans son désormais célèbre "les vilains petits canards" (Odile Jacob 2001-2004) Boris Cyrulnik évoque la résilience et emploie une métaphore très intéressante :"La résilience, c'est l'art de naviguer dans les torrents. "B. Cyrulnik évoque les traumas et blessures, la "cascade de meurtrissures". "Un trauma a bousculé le blessé dans une direction où il n'aurait pas aimé aller". "Dans cette métaphore de l'art de naviguer dans les torrents, l'acquisition de ressources internes a donné au résilient sa confiance et sa gaité. "Où l'on voit un but, des circonstances, un contexte, un ou des accidents "de vie", une expérience qui permet (ou pas) un processus dit de "résilience"..."Ce qui ne te tue pas te rend plus fort" dit la maxime. La résilience est souvent favorisée par une rencontre opportune et probablement une disponibilité de l'esprit. "l'art de naviguer sur les torrents" "l'art de surfer sur le web"dit-on par ailleurs , "art de faire des découvertes heureuses par hasard" dit une définition de la séréedipidité dans le domaine de la recherche documentaire...
Ne nous leurrons pas sur ce terme "d'art" que d'aucuns présenteront comme une aptitude qui serait plutôt une capacité construite au fil des expériences dans un contexte donné,capacité qui conduit à une attitude.La sérendipidité c'est aussi l'art de reconstruire une histoire à partir d'indices.
Le résilient se construit une histoire à partir de souvenirs qu'il articule entre eux non pas pour restituer la vérité historique, mais pour se construire une histoire acceptable qui puisse le renforcer... sans le rigidifier pour autant car le vrai résilent comme celui qui sait faire preuve de sérendipidité, intègre l'idée d'incertitude avec une forme de "pessimisme jubilatoire" qui en réalité engage à l'action, à la compréhension du Monde et à la vie.

vendredi 20 juillet 2007

pensées et questions

1 Du désordre dit "fécond" faut-il penser que le désordre est nécessaire à la sérendipidité ?
2 La sérendipidité qui connecte et relie des indices que l'on n'aurait pas a priori associés, est-elle subversive ?

inspiration

Le poète qui assemble des mots et provoque la surprise d'une image, l'inventeur de jeux de mots qui les associant allume une évocation inattendue ne font -ils pas preuve de sérendipidité ?
Le romancier ou l'écrivain qui dans son chemin d'écriture soulève la pierre d'un souvenir oublié et de page en page suggère en nous un état psychologique inattendu, une idée nouvelle, ose un supposé qui ouvre une porte inattendue en nous, ne fait-il pas preuve de sérendipidité ?
L'inspiration, état étrange, connecte une alliance entre un mental disponible, un environnement favorable, des synapses qui frétillent et allument de rebond en rebond, de lien en lien, ce "surf" de la pensée, cette pensée qui soudain nous échappe en mélangeant les eaux de son fleuve de souvenirs, de molécules sapides, de métaphores colorées...
Pensée fugace qu'il faut saisir au bond sans la congeler.
20/07/07- Vincent Breton